« L’administration semi-autonome des Kurdes en Syrie a présenté lundi à Paris une analyse de laboratoire suisse confirmant selon elle l’emploi de phosphore par l’armée turque lors de son offensive dans le nord du pays en octobre 2019. Le rapport du laboratoire Wessling établit la présence anormale de phosphore blanc sur l’échantillon de peau d’un combattant kurde blessé lors de l’offensive contre la milice kurde des YPG. » (AFP)
« Pour le docteur Abbas Mansouran, qui a soigné des victimes des bombardements turcs, certaines brûlures, très atypiques, relevaient de l’emploi d’armes non conventionnelles. « Les signes et symptômes observés sur les victimes, majoritairement des civils, étaient compatibles avec une exposition aux armes chimiques », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse à Paris aux côtés du commandant Nuri Mahmoud, porte-parole des YPG, et du représentant du Rojava en France, Khaled Issa. » (AFP)
Toutefois, même si le phosphore est bien un composant chimique, les bombes au phosphore ne sont pas considérées au regard du droit international comme des armes chimiques et peuvent être utilisé pour créer un écran de fumée, pour illuminer ou comme arme incendiaire.
Par contre, leur utilisation est totalement interdite contre les civils. Or, elles l’ont été à de nombreuses reprises contre des civils au Rojava, Kurdistan Syrien. D’après le Docteur Abbas Mansouran, d’autres armements type Explosifs de Métaux Inertes Denses (DIME) auraient été également utilisés en même temps afin d’augmenter les effets des bombes au phosphore. Toujours d’après le Docteur Abbas Mansouran, les alliages utilisés dans les DIME peuvent être des causes de cancer.
Les intervenants confirment que le but de l’utilisation de ces bombes n’est pas de tuer en masse, mais surtout de générer la peur et de faire fuir la population civile à majorité kurde, gravement touchée dans son inconscient collectif par de nombreux drames autour de l’utilisation d’armes chimiques comme celui du village d’Halabja où 5000 kurdes sont morts gazés sous les bombes de l’armée irakienne de Saddam Hussein.
« L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques(OIAC), basée à La Haye, a jugé pour sa part que ce dossier ne relevait pas de sa compétence, l’emploi de phosphore blanc n’étant pas du domaine de la Convention sur les armes chimiques. » (AFP)
L’administration semi-autonome des Kurdes en Syrie envisage un nouveau dépôt de dossier auprès des instance onusiennes compétentes afin que les criminels et les terroristes comparaissent devant les tribunaux pour crimes de guerre.